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Webinaire international Soutenir les producteurs sortant de la crise Covid-19

Les horticulteurs et pépiniéristes du monde entier ont dû faire face aux conséquences économiques et sanitaires de la crise due à la Covid-19. Pour supporter l’industrie horticole dans cette crise, l’AIPH a organisé un webinaire, mardi 30 juin 2020. ©L. Hespel

L’AIPH, association internationale des producteurs horticoles, organisait mardi 30 juin 2020 un webinaire international sur l’après-crise à destination des producteurs. Les impacts seront autant économiques que sociaux et comportementaux.

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Le chercheur américain Charlie Hall et les producteurs américain Toine Overgaag et néerlandais Arie van den Berg, ont pris la parole lors de ce webinaire pour témoigner et apporter leurs points de vue sur les conséquences de la crise sanitaire et économique pour la production horticole dans le monde.

Changements, ruptures, attention et communication

Pour le chercheur, les impacts sur le long terme de cette pandémie sont nombreux :
- Il prévoit un changement de comportement permanent vers le commerce en ligne et la livraison. Selon lui, l’impact disproportionné du virus sur les plus de 50 ans a amené une vague de nouveaux utilisateurs plus âgés vers les modèles en ligne et de livraison. Ce changement de comportement pour certains consommateurs plus âgés persistera après la pandémie ;
- Les ruptures de stock et le manque de capacité des acteurs du commerce électronique, a créé un environnement propice à l’innovation, aux perturbations et aux nouveaux entrants. C’est vrai en particulier pour le secteur fleurs coupées ;
- Etant donné la vulnérabilité des plus âgés au COVID-19, certaines entreprises ont établit des heures d’ouverture désignées pour ce public, ouvrant la voie à d’autres entreprises essentielles de faire de même ;
- D’autres instituent «Hero Pay» pour les travailleurs de première ligne. Un changement général dans la perception et l’appréciation de la société des travailleurs «essentiels» qui les met en lumière ;
- La capacité de travailler à domicile deviendra permanente pour de nombreux emplois. L’imprévisibilité, face à une certaine inertie des systèmes éducatif et garde d’enfants, continuera de demander de la souplesse aux employeurs ;
- Les médias sociaux sont devenus un outil encore plus puissant pour communiquer avec les clients et les associés face à une situation hyper dynamique. Le capital social, issu de la confiance et de la bonne volonté acquises en temps de crise, peut avoir des effets durables sur la fidélité des clients et du personnel. Après la pandémie, les producteurs voudront peut-être réfléchir à la manière de tirer davantage parti des plateformes de médias sociaux dans le cadre des communications de crise...

« D’abord, assurer la survie de l’entreprise »

Deux producteurs ont ensuite témoigné de leur situation personnelle. Toine Overgaag, propriétaire et président de l’entreprise Westerlay Orchids, en Californie. Les orchidées produites sous 6 ha de serres, par pas moins de 125 employés, étaient principalement destinées aux supermarchés américains. Lors du début de la crise, l’entreprise était solide : croissance de 10 % de l’activité principale au cours des 12 mois précédents et une expansion prévue pour augmenter la production de 25 % d’ici fin 2021.
Lors de la crise, la première mesure a été de prévoir et budgétiser le pire scénario auquel l’entreprise pouvait survivre. Elle a réduit la main d’œuvre de 20 %, coupé dans les dépenses non essentielles (en grande partie symboliques), mais n’a pas réduit les achats de produits ni modifié les dépenses en capital.
L’accent a été mis sur la sécurité des employés par rapport aux préoccupations commerciales : mesures d’hygiènes, gestes barrières…

Une partie des orchidées qui ne pouvaient pas être vendues a été donnée, notamment au personnel soignant dans les hôpitaux. Au total, 91 000 orchidées ont été données. Ce qui a permis à l’entreprise de faire parler d’elle. En parallèle, elle a mis en place un nouveau canal de vente : la vente en ligne. « Les ventes ont chuté entre la semaine 12 et la semaine 19 avec des ventes 32 % inférieures à la normale. Puis il y a eu une reprise spectaculaire entre la semaine 20 et la semaine 25 avec une augmentation de 43 %. Au final, les ventes globales depuis la semaine 11 ont baissé de 10% » expliquait Toine Overgaag.

Touchés en Chine, aux Payx-Bas puis au Kenya…

Le second producteur à témoigner était Arie van den Berg, de l’entreprise néerlandaise Van den Berg Roses. En dehors des Pays-Bas (culture de roses à grandes fleurs sur 160 000 m²), l’entreprise cultive à Naivasha (Kenya) et à Kunming (Chine).
Au Kenya, des roses de taille moyenne sont cultivées sur une superficie de 700 000 m².

95% de leurs roses sont destinées au marché international. « Nous avons d’abord été touchés par la crise en Chine, puis aux Pays-Bas, et ensuite au Kenya » ironise le producteur.
En Chine, les conséquences sur les ventes ont surtout été importantes pour la Saint Valentin et pour la journée internationale des droits des femmes (le 8 mars 2020).
Aux Pays-Bas, les conséquences ont été multiples : pas de ventes ni d’exportation, les mariages et divers autres événements annulés, impossibilité de faire venir des employés polonais…
Mais le gouvernement a apporté une aide financière aux producteurs pour faire face à ces conséquences. Le marché est à nouveau à flot, avec une baisse d’importations venant d’Amérique du Sud et d’Afrique.

En parallèle, pour supporter l’industrie horticole dans cette crise, l’AIPH a créé une rubrique sur son site internet, entièrement dédiée à la Covid : on y retrouve des informations sur la santé, sur l’économie...

Léna Hespel

Pour visionner le webinaire (en anglais) : https://register.gotowebinar.com/recording/5482066427987195662

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